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Paroles volées et quelques autres...

Il n'aimait pas les mots de l'université
Il les trouvait trop étriqués
Il préférait les métaphores
Parce que les métaphores peuvent être grandes comme les arbres
et longues comme les fleuves
Profondes comme les sources et légères comme le vent

Les seuls livres de son village
Se trouvaient sur les bancs de pierre
À l'ombre des tilleuls
Un peu fripés, peut-être
et racornis sur les bords.
Des livres d'histoire et d'histoires surtout
Avec les images et avec des chansons
et quelques pas de danse quelquefois...
Quand le temps était au sec
Et que les gosiers ne l'étaient plus.

Le multimedia n'a pas été inventé.
Il a été ré-inventé et emprisonné sur des disques morts
sans odeur et sans âme, et sans éclat dans les yeux.

(Inspiration : quelques paroles entendues à la radio quelque part
entre Mattawa et Ottawa. Un pâtre Andalou...
Il ne faisait pas de poésie... il ne faisait que parler...
et chanter quelquefois, je n'ai pu malheureusement saisir son nom, juste ses mots...
(Il y a des coins, dans le nord de l'Ontario où l'on perd la civilisation...
La voix des animateurs ne porte pas assez loin).

Il avait le teint cuivré,
et les rides profondes,
des pantalons et une chemise, noirs,
ouverte de plusieurs boutons.
Son chapeau poussiéreux portait lisière... rouge
comme son foulard, noué serré autour du cou.
Il était droit et fier et son regard portait
bien au delà de ses plus belles métaphores.

J'imagine.

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